Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba à Tokyo le 12 octobre 2024. ( POOL / EUGENE HOSHIKO )
Les exportations japonaises ont reculé en septembre pour la première fois depuis presque un an, minées par la faiblesse de la demande en Chine, en Europe et aux Etats-Unis, selon des chiffres officiels publiés jeudi.
Cette performance médiocre inattendue assombrit les perspectives de reprise de l'activité dans la quatrième économie mondiale, toujours très dépendante du commerce extérieur, et est de nature à repousser la perspective de hausses de taux par la banque centrale japonaise.
Les expéditions nippones ont baissé le mois dernier de 1,7% en valeur sur un an, très loin de la hausse de 5,5% enregistrée en août (chiffre révisé) et du bond de 10,2% constaté en juillet, selon les chiffres du ministère nippon des Finances.
Un repli à rebours des attentes du consensus d'économistes sondés par l'agence Bloomberg qui tablait sur une petite hausse de 0,9%.
Les expéditions ont notablement baissé dans les secteurs de l'automobile (-9,2%), des machines de construction (-33,3%) et autres machines industrielles.
Le pays a pâti d'une demande en berne dans des marchés clés eux-mêmes affectés par de grandes incertitudes conjoncturelles: les exportations vers la Chine, le premier partenaire commercial du Japon, ont chuté de 7,3% en septembre, celles vers l'Union européenne de 9%, et celles vers les Etats-Unis ont reculé de 2,4%.
"C'est une performance médiocre. Bien que le yen s'affaiblisse à nouveau", ce qui est susceptible d'aider les exportateurs nippons dont les prix deviennent plus attractifs, "cela pourrait n'être pas un soutien suffisant", observait Yayoi Sakanaka, économiste de Mizuho Research, cité par Bloomberg.
Selon lui, les efforts de la Chine pour muscler ses propres exportations pourraient aussi pénaliser le Japon.
"Ces exportations moins robustes qu'attendu peuvent nourrir les préoccupations, mais elles sont en partie dues à des perturbations de la production provoquées par le typhon (Shanshan) et des avertissements à un potentiel méga-séisme. Il faut rester prudent sur leur interprétation", tempéraient néanmoins les experts de ING.
Fin août, le typhon Shanshan - rétrogradé par la suite en tempête tropicale - avait notamment conduit le géant nippon de l'automobile Toyota à suspendre temporairement la production dans toutes ses usines au Japon.
Ces données décevantes pourraient cependant donner à la Banque du Japon (BoJ) une raison supplémentaire de maintenir sa politique monétaire, après avoir déjà relevé ses taux à deux reprises cette année.
Dans le même temps, les importations du Japon ont progressé en septembre de 2,1% sur un an, un peu moins qu'en août et très en deçà de la prévision des analystes (+2,8%).
Le déficit commercial de l'archipel s'est ainsi réduit à 294 milliards de yens (1,8 milliard d'euros).
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